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Quand les sionistes puis les Israéliens pensent les Arabes / Frédéric Encel
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Du fait d'un conflit presque séculaire entre Israël et, avant lui, le mouvement sioniste, d'une part, les groupes et Etats arabes proche-orientaux d'autre part, on a trop tendance à croire que le rapport des premiers aux seconds a toujours incarné une hostilité totale et irréductible. Or, à ses débuts, le nationalisme juif, à la fois est-européen, non militariste, laïc et progressiste, ignorait tout des cultures et aspirations arabes ainsi que de l'islam, en Palestine ottomane comme ailleurs. Les premiers heurts des années 1920-1930, puis les guerres de haute intensité des décennies suivantes orienteront les représentations israéliennes vers plus d'hostilité. Pourtant, elles seront plurielles, traduisant la diversité du camp arabe ; druzes, maronites du Liban et bédouins du Néguev et de Galilée seront perçus différemment des Arabes musulmans majoritaires, puis, suite aux accords de paix avec l'Egypte, la Jordanie et dans une moindre mesure l'Autorité palestinienne, le complexe de Massada de l'isolement total et définitif s'atténuera plus ou moins. Depuis quelques années, la perception de l'adversaire arabe s'est muée en adversaire musulman, évolution essentialiste et religieuse s'inscrivant tout à fait dans celle de la région tout entière.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 160-161, 01/03/2016»
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