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La Course infernale des producteurs de lait / Maëlle Mariette
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Un travail de douze à quinze heures par jour, toute la semaine, pour des prix d'achat peu élevés décidés par les industriels. Les producteurs laitiers français vivent dans une situation très précaire en 2021. Ils sont pourtant poussés, par les mêmes industriels ou des conseillers de gestion, à investir afin de moderniser leur exploitation pour produire plus, et donc à s'endetter. La situation devient rapidement explosive et il n'est pas compliqué de comprendre pourquoi, avec un suicide par jour, l'agriculture est le secteur d'activité où le plus de personnes se donnent la mort chaque année. Usés mentalement et physiquement, les éleveurs dépendent du bon-vouloir des laiteries industrielles qui se livrent une guerre des prix pour faire baisser les coûts. Peu soutenus par les organismes du secteur, comme la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, ils ne semblent pas réellement avoir de porte de sortie. A moins de produire plus... en travaillant plus et en s'endettant davantage. Une fuite en avant. Détails. Pas de chiffres.
Voir le numéro de la revue «Le Monde diplomatique, 803, 01/02/2021»
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