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Le roi des bois
Le Roi du bois de Pierre Michon Il avait »peut-être douze ans » et faisait »glander des porcs »vers Nemi. Un carrosse armorié s’arrêta et en descendit une fille qui à la « limite de l’ombre et du soleil » attrapa ses jupes, les souleva et pissa. Devant cette vision de «cuisses et de fesses prodigieuses », il décida qu’il serait prince. Un matin qu’il allait se couper des «sifflets » et qu’il chantait une chanson inventée par lui qui parlait de cette fille qu’il avait vu pisser et qui exhortait Dieu à verser des richesses au porcher qui l’était, il se sentit soulever par le col et emporté. C’était un homme très brun et très costaud qui l’avait attrapé, il l’avait déjà vu, il s’appelait Claude, le Lorrain. Il travaillera vingt ans avec lui, il peindra. Une petite quarantaine de pages pour ce texte poétique, aux phrases minimalistes, qui raconte un porcher fasciné par une vision, celle de cuisses blanches et charnues pour lesquelles il réalise qu’il lui faudra changer de vie pour y accéder. Des accents oniriques en pleine Renaissance chez « Monseigneur de Nevers le duc Charles, qui tient Mantoue ». C’est beau, touchant, c’est Michon, pour les amateurs de cet écrivain unique en son genre.
M. LAVEZE Gérard - Le 23 juin 2025 à 08:05