0 avis
Géographies de la mobilisation et territoires de la belligérance durant la Première Guerre mondiale / Olivier Compagnon
Article
Prenant acte du fait que l'histoire globale de la Première Guerre mondiale n'en est encore qu'à ses balbutiements, cet article propose de déseuropéaniser l'historiographie du conflit en dépassant la dialectique des centres et des périphéries et en combinant les échelles spatiales de l'analyse. D'une part, il s'agit de déplacer le regard depuis les théâtres européens de la guerre vers des espaces communément considérés comme marginaux, mais dont l'éloignement de l'épicentre des combats n'empêcha pourtant pas qu'ils soient parcourus de tensions directement liées au conflit et qu'ils connaissent des mutations majeures entre 1914 et 1918. D'autre part, il convient également de placer la focale sur des objets de recherche tels que l'environnement, les ressources naturelles ou les diasporas, qui se prêtent particulièrement bien à des approches émancipées des cadres nationaux de la réflexion et permettent de restituer l'impact global de la Grande Guerre. De cette double démarche émergent ainsi les bases d'une nouvelle géographie des mobilisations et de la belligérance entre 1914 et 1918, susceptible de rendre compte du caractère authentiquement mondial que revêtit la Première Guerre mondiale et de la diversité des expériences vécues du conflit.
Voir le numéro de la revue «Annales, 71-1, 01/01/2016»
Autres articles du numéro «Annales»