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Quels juges protègent nos libertés ? / Matthieu Febvre-Issaly
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L'état d'urgence a pris fin en novembre 2017 après deux ans d'application. Il y a beaucoup à dire sur la tendance sécuritaire qu'il a incarné malgré une certaine inutilité pratique ou sur la reprise pérenne de certaines de ses mesures dans le droit commun. On peut aussi s'intéresser rétrospectivement à cet état d'exception qui s'est ouvert pendant deux ans, comme un moment de suspension qui a fait apercevoir des structures habituellement empilées. L'état d'exception a pu servir de crash test pour l'idéal de protection des droits et libertés fondamentaux sur lequel se sont construites les structures juridiques depuis la seconde moitié du XXe siècle. C'est a fortiori le cas, en France, du droit constitutionnel et du droit administratif - ce droit de l'Etat en grande partie né sous la monarchie puis l'Empire, qui a fait l'objet depuis d'une relecture épistémologique visant à le présenter non plus comme puissance publique mais comme protecteur des administrés face à l'administration.
Voir le numéro de la revue «Esprit, 444, 01/05/2018»
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