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Migrations post-soviétiques en Russie et affirmation de la Nation / Sophie Hohmann
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La Russie est devenue, plus de deux décennies après la fin de l'URSS, le deuxième (en 2010) puis le quatrième pays d'immigration au monde (en stock) derrière les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et l'Allemagne. En 2017, le nombre de migrants internationaux sur le territoire russe s'élève à environ 12 millions de personnes, majoritairement originaires des anciennes républiques soviétiques et plus spécifiquement d'Asie centrale. Plus de 5 millions de personnes originaires d'Asie centrale et du Caucase du Sud (Arménie et Azerbaïdjan) auraient immigré en Fédération de Russie, les principaux pays pourvoyeurs de main-d'oeuvre étant l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan. Les pays du Sud Caucase sont également concernés mais avec des rythmes différents. L'Ukraine est devenue, depuis la crise de 2014 ainsi que le conflit dans les régions séparatistes orientales, un pays d'émigration dont la nature des flux diffère des autres pays puisqu'il s'agit essentiellement de flux de réfugiés, en plus d'une émigration de " compatriotes " soutenue par les autorités russes. La question de l'immigration est très hétérogène et nécessite de connaître, d'une part, les différents contextes qui vont pousser des personnes à émigrer vers un ailleurs plus prometteur, et, d'autre part, les conditions qui font que ces situations migratoires répondent en Russie à des besoins réels et imposent une politique migratoire composite.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 174, 01/09/2019»
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