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"Enseigner c'est choisir", encore et toujours / Marc Vigié
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Deux précautions, dit-on, valent mieux qu'une, et il n'est pas inutile d'en appeler à la fois à l'"instituteur national" et au "législateur du Parnasse'' pour aborder la question toujours sensible de l'activité discursive du professeur d'histoire, tant est grande chez certains la tentation d'idéologiser systématiquement les intentions de l'institution et de pousser le doute légitime jusqu'à la suspicion. Les finalités comme les principes de l'enseignement de l'histoire demeurent des objets en continuelle discussion, des sources inépuisables d'inventaires parfois contradictoires, souvent emprunts de passions militantes. Quoique relevant d'un registre très spécialisé, le statut de la parole magistrale est bien l'une de ces passions françaises qui suscitent les débats les plus aigus. On ne s'en étonnera pas, et même on s'en félicitera puisque c'est là une question essentielle par ses attendus théoriques comme par ses effets dans la classe, dont les termes ont été posés dès l'institution républicaine de l'histoire scolaire. Situé en quelque sorte depuis toujours au croisement des héritages du passé et des promesses de l'avenir, le récit proposé par le professeur est fondamentalement connecté à des enjeux épistémologiques, didactiques et pédagogiques.
Voir le numéro de la revue «Historiens et géographes, 450, 01/05/2020»
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