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Ecrire / peindre l'invisible / Aliocha Wald Lasowski
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L'esthétique cyclonique de Glissant approche l'oeuvre comme un accès tremblant au Tout-Monde. Selon ses mots : "Comme la bête fabuleuse, la peinture ne nous distrait du réel que pour mieux en soulever les houles, dans ses patientes et minutieuses relevées du Divers." Alors qu'est-ce que l'imprévu, l'invisible et le surgissement, dans une esthétique de l'impossible fondation marquée par l'errance, la malédiction, les vertiges du temps et de la mémoire ? "L'oeil qui voit tout est un infirme", écrit Glissant dans le dialogue qu'il imagine entre le graveur Albrecht Durer et l'alchimiste Areko, du peuple des Batoutos. Contre la puissance de la prédictibilité, Glissant mobilise l'oeuvre d'art dans cette perspective têtue de l'oblique et du dérobement. Privilège de la dépossession.
Voir le numéro de la revue «Littérature, 174, 01/06/2014»
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