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Dupieux fait mouche / Fernando Ganzo
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"Mandibules" confirme la place très singulière qu'occupe Quentin Dupieux dans le cinéma français singulière au point de diviser encore beaucoup. Les "Cahiers" l'ont toujours soutenu, comme ils détendirent autrefois, toutes (dis)proportions gardées, Jerry Lewis, contre ceux qui ne voient que potacherie là où se manifeste un sens très original de la comédie, ou qui considèrent comme simplement désinvolte une économie tonnelle et un art du récit beaucoup plus précis qu'on pourrait le croire au premier abord. "Mandibules" confortera sans doute dans leur idée ceux qui ne voient là que bêtise, puisque la bêtise est justement son objet. C'est oublier combien il faut être intelligent pour s'intéresser à la bêtise, ou même décider d'en adopter la logique, comme le revendique Dupieux. Oui, "Mandibules" est un film apparemment "tout con", mais sa façon de l'assumer nous amène aux confins du rêve ("Dans le lait des rêves, il tombe toujours une mouche", écrivait Ramon Gomez de la Serra), tout en réinventant une forme d'abstraction burlesque, jouant très librement sur les disproportions (de tailles et de timbres), les dédoublements, les répétitions, les lapsus. Sommaire. Taureau machine. Génie du crétinisme, entretien avec Quentin Dupieux. Adèle et la bête, entretien avec Adèle Exarchopoulos. En quête du degré zéro. La boucle et la ligne droite.
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinéma, 770, 01/11/2020»
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